Les courtiers immobiliers estiment que les taux d’emprunt resteront bas cette année. Malheureusement, cette baisse n’empêchera pas les inégalités entre les emprunteurs.
Malgré la crise économique engendrée par le Coronavirus, les conditions d’emprunt pour l’achat d’un logement restent souples et favorables. D’autant plus que, selon les prévisions, les banques vont maintenir leurs taux de crédit au plus bas cette année afin de motiver les emprunteurs. Cependant, des écarts peuvent se creuser entre les foyers aisés et les plus pauvres à cause de cette situation.
Les taux ont baissé depuis plusieurs années, notamment grâce à l’initiative de la BCE – Banque centrale européenne. Ils ont chuté considérablement l’an dernier. D’ailleurs, cette baisse va certainement se poursuivre en 2021.
Une brève remontée des taux
Les taux de crédit n’ont jamais été aussi bas depuis fin 2010. En effet, ils ont même dépassé le plancher historique en décembre 2020, notamment à cause du Covid-19 qui a engendré une crise économique. Les banques auraient pu effectivement rendre les conditions d’emprunt plus rigides, ce qui n’a pas été le cas. Néanmoins, une brève remontée a été constatée au début du premier confinement, mais les taux ont rapidement dégringolé. De plus, les durées du remboursement se sont prolongées. En moyenne, on constate actuellement une durée de remboursement de 19 années.
Bien entendu, la crise sanitaire a affecté le marché de l’immobilier. Les activités de vente et d’achat, ainsi que le nombre de prêts immobiliers octroyés ont connu un véritable ralentissement. Toutefois, le marché ne s’est pas effondré pour autant. Les banques n’ont octroyé aucun financement excessif et aucun symptôme de bulle n’a été détecté. Comme la situation sanitaire reste incertaine, les banques ont décidé de garder leurs taux bas.
Bien que le marché se porte assez bien, les conditions d’emprunt ne sont pas adaptées à tout le monde. La baisse des taux ne profite manifestement qu’aux bons profils, c’est-à-dire à ceux qui ont une situation professionnelle stable et à ceux qui bénéficient d’un revenu confortable.
Les banques demandent plus d’apports aux emprunteurs
La crise sanitaire a motivé les banques à demander plus d’apports aux emprunteurs. Les incertitudes sur l’évolution de la crise justifient largement cette demande. De ce fait, les ménages modestes, voire plus pauvres, sont les plus touchés par cette situation. Cette catégorie d’emprunteurs ne pourra certainement pas concrétiser ses projets immobiliers en raison de sa situation financière.
Un autre élément entre en jeu dans le cadre de l’octroi de crédits immobiliers : la restriction des conditions d’emprunt malgré l’assouplissement des règles. Cette limitation a été imposée par les autorités financières qui demandent aux banques de ne pas aller au-delà d’un délai de remboursement de 27 ans. Quant aux mensualités, elles ne doivent pas dépasser les 35 % des revenus de l’emprunteur, même si parfois il y a des dérogations.
Cette restriction a pour objectif de contourner les éventuelles difficultés inhérentes au défaut de remboursement. Mais la situation ne joue certainement pas en faveur des foyers pauvres. Certains économistes ont même lancé des critiques sur les politiques de la BCE à l’égard de cette situation. Selon eux, des inégalités sont constatés entre les foyers possédant déjà un patrimoine et les plus pauvres.